Aeschne subarctique
(Aeshna subarctica elisabethae)
Mâle de l'Aeschne subarctique (Aeshna subarctica elisabethae)
Nom :
fr: Aeschne subarctique / en: Bog Hawker / nl: Noordse glazenmaker /
pl: żagnica torfowcowa / se: Gungflymosaiksländaeva / de: Hochmoor-Mosaikjungfer
Wissenschaftlicher Name: Aeshna subarctica elisabethae
Classification :
Sous-ordre: Anisoptera / Famille: Aeshnidae / Genre: Aeshna
Taille :
gesamte Körperlänge: 70-76 mm / Spannweite der Flügel: 80-95 mm
Période de vol :
De fin juin à début octobre ; s'il fait chaud, ils arrivent au bord de l'eau à partir de 9h et volent ensuite jusqu'à environ 17h.
Point culminant de la période de vol :
Fin juillet à fin août
Espèces similaires :
Aeschne des joncsAeschne mixte
Caractéristiques :
L'Aeschne des joncs (Aeshna subarctica elisabethae) se distingue principalement de l'Aeschne subarctique par la présence de petites taches bleues sur le haut de l'abdomen (segment 2 et segment 3). Les bandes antehumérales en haut du thorax sont en forme de clous et le bord antérieur des ailes est brun chez l'Aeschne subarctique. Tu trouveras d'autres caractéristiques sur le blog sous Anisoptères - Signes distinctifs juncea-subarctica
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Espace vital (Habitat) :
L'Aeschne subarctique ne vit que dans les tourbières hautes et les bas-marais mésotrophes, où elle a besoin de points d'eau riches en sphaignes et en gazons oscillants. La photo (ci-dessous) montre un habitat typique de l'Aeschne subarctique. Le marais n'a que de petites surfaces d'eau libre, on trouve presque partout des mousses de tourbe sur les bords de l'eau. Une grande partie de la surface est constituée de gazon flottant.
Habitat de l'Aeschne subarctique
Bon à savoir :
Lorsque l'on parle de l'Aeschne subarctique, on mentionne souvent aussi l'Aeschne des joncs. Les deux espèces vivent dans les tourbières et se ressemblent à s'y méprendre. C'est aussi la raison pour laquelle l'Aeschne subarctique n'a été découverte qu'en 1927. Auparavant, on pensait que l'Aeschne des tourbières n'était qu'une variante de couleur de l'Aeschne des joncs. En Suisse, l'Aeschne subarctique n'a été découverte qu'en 1978 et en France en 1981.
Même si nous avons du mal à distinguer l'Aeschne subarctique de l'Aeschne des joncs, ces deux espèces de libellules n'ont jamais eu de problème. M. Werner Clausen a remarqué en 1981 que les mâles d'un territoire étaient presque toujours attaqués par en dessous. Les attaques étaient soit assez violentes, soit très faibles. Après quelques jours, M. Clausen a remarqué que deux mâles de la même espèce s'attaquaient toujours fortement, alors que deux mâles d'espèces différentes ne se combattaient que très peu. M. Clausen a rapidement compris qu'il devait y avoir un signe distinctif sur le dessous des deux "Aeschnes subarctiques" et effectivement, l'Aeschne subarctique a deux grandes taches jaunes sur le dessous du thorax, qui ne sont présentes qu'en très petit nombre chez l'Aeschne des joncs. Je trouve la découverte de M. Clausen très intéressante, car il a trouvé un nouveau critère d'identification pour l'Aeschne subarctique et l'Aeschne des joncs en observant simplement les libellules.
Aeschne subarctique mâle vue de dessous - Merci à M. Werner Clausen pour la photo et pour l'information intéressante.
Liste rouge :
En Belgique, en Allemagne et en Autriche, l'Aeschne subarctique est en danger d'extinction. En France et en Suisse, l'espèce est menacée. Les habitats de l'Aeschne subarctique sont fortement menacés par l'exploitation de la tourbe. Année après année, d'énormes quantités de terreau sont nécessaires, qui sont extraites des tourbières asséchées. Environ deux millions et demi de mètres cubes de tourbe sont extraits chaque année rien qu'en Allemagne, c'est une folie que ces paysages uniques soient sacrifiés pour cela. J'aimerais ici parler à la conscience de chacun et demander que l'on n'achète plus de terre de tourbe. Il existe des alternatives à base d'humus d'écorce et de fibres de bois, qui conviennent mieux aux fleurs, car elles n'acidifient pas le sol et peuvent retenir l'eau plus longtemps. Si la terre de tourbe est si populaire, c'est pour une seule raison : elle est un peu moins chère que les autres terres. Les arguments selon lesquels les zones seront à nouveau renaturées sont des conneries absolues. Il faut des décennies pour que la nature se remette de ce choc. Il est peu probable que toutes les espèces animales qui vivaient auparavant dans le marais d'origine y reviennent un jour.
En bas, on peut voir une zone d'extraction de tourbe typique, tous les animaux qui y vivaient et qui dépendaient de la tourbière sont maintenant morts !
Quand on parle de renaturation ici, on ne pense qu'à restaurer un "joli" paysage - les animaux n'intéressent personne ici !
Exploitation de la tourbe
Spécificités :
Lorsque l'on cherche des libellules, on trouve souvent les mâles au bord de l'eau sans devoir chercher longtemps, les femelles sont nettement plus difficiles à trouver. Les deux femelles des "jumelles des marais" constituent une petite exception. Du fait qu'elles pondent généralement leurs œufs dans les tourbières peu profondes et proches des rives, les femelles sont faciles à trouver. Dans la plupart des tourbières, rien n'empêche de voir les femelles.
Comme je l'ai déjà mentionné, l'Aeschne subarctique et l'Aeschne des joncs se ressemblent beaucoup, et cela vaut surtout pour les femelles. J'ai déjà décrit ci-dessus quelques signes distinctifs des mâles. J'inscris volontairement les caractéristiques distinctives des deux femelles sous Spécificités. En principe, les taches jaunes sur le haut de l'abdomen sont un peu plus petites chez l'Aeschne subarctique que chez l'Aeschne des joncs, et le bord antérieur des ailes est brun chez l'Aeschne subarctique et jaune chez l'Aeschne des joncs - comme chez les mâles. Néanmoins, ces caractéristiques ne sont pas considérées comme un critère d'identification unique. En fait, seules les appendices anaux permettent de bien distinguer les deux femelles. Chez l'Aeschne subarctique femelle, les deux appendices sont parallèles l'un à l'autre, alors que les deux appendices de l'Aeschne des joncs femelle forment un angle de 45° (en forme de V).
Aeschne subarctique - femelle
Larve :
La larve vit trois à quatre ans dans l'eau. Pendant cette période, la larve mue 15 à 17 fois, atteignant une longueur maximale de 43 mm. En quête de nourriture, la larve change constamment d'habitat.
Émergence :
De fin juin à fin août, les Aeschnes subarctiques éclosent près des rives, sur la végétation, généralement juste au-dessus de l'eau. Mais s'ils ont des branches ou des arbres morts sur la rive, ils les acceptent aussi à l'émergence. Le mâle en bas de la photo est sur le point d'effectuer son vol nuptial. L'émergence dure entre deux et quatre heures, selon les conditions météorologiques.
Vol nuptial d'un Aeschne subarctique (Aeshna subarctica elisabethae) -Mâle
Période de maturation :
Après environ un mois, l'Aeschne subarctique atteint la maturité sexuelle. Dès les premiers jours, la libellule s'éloigne jusqu'à 10 km de son lieu d'éclosion. D'une manière générale, l'Aeschne subarctique est une espèce très remuante, qui fréquente plusieurs plans d'eau dans la même journée.
Type de chasse :
L'Aeschne subarctique est un vol-toujours typique, lorsqu'elle se pose, c'est pour faire le plein de chaleur ou pour se reposer quelques instants.
Aeschne subarctique mâle en vol
Comportement d'accouplement :
Le cœur copulatoire fait généralement plusieurs allers-retours au-dessus du plan d'eau avant de s'accoupler à la cime des arbres. Cet acte peut durer jusqu'à 60 minutes. Ce n'est qu'en cas de vent persistant que l'on a une chance d'observer le cœur copulatoire à hauteur des yeux. Sur la photo, le cœur copulatoire se trouvait à moins d'un mètre de hauteur.
Accouplement de l'Aeschne subarctica elisabethae
Ponte :
La femelle pond ses œufs seule dans les sphaignes. Les prolarves passent l'hiver dans les œufs et n'éclosent qu'au bout de 21 semaines.
La femelle de l'Aeschne subarctique (Aeshna subarctica elisabethae) à la ponte
Habitat de sommeil :
L'Aeschne subarctique passe la nuit dans les cimes des arbres proches des cours d'eau.
Durée de vie de l'imago :
Environ 10 semaines dans le nord de l'Allemagne et jusqu'à 20 semaines en France.
Mâle de l'Aeschne subarctique
Expériences personnelles :
Jusqu'à présent, ma femme et moi ne pouvions prendre des photos de cette espèce que lorsque le soleil brillait pendant plus d'une demi-heure d'affilée et qu'il ne faisait pas moins de 15°C. Si le soleil disparaissait, les libellules disparaissaient également quelques minutes plus tard. Les mâles aiment se poser, comme on le voit sur la photo ci-dessus, sur des troncs de bouleau clairs qui se trouvaient près de la rive. Il nous suffisait d'attendre à proximité d'un tronc pour avoir une photo.